Après 9 mois de grossesse et de repas étudiés, on se demande naturellement s’il existe encore des aliments dangereux pour bébé et donc s’il faut poursuivre des restrictions pendant l’allaitement.
Pour répondre à cette question on tient compte de différents aspects de l’alimentation :
⚬ Les besoins en eau et en nutriments : la production du lait demande de l’énergie à la mère, cependant ces besoins supplémentaires (500 kcal/j) correspondent à ceux d’une femme du même âge avec un activité physique haute, il n’y donc pas besoin d’enrichir l’alimentation, d’autant plus que les besoins en nutriments (fer, calcium, …) sont couverts par une alimentation variée et notamment par la consommation de 3 produits laitiers par jours (ou d’amandes et d’eaux riches en calcium). Concernant l’eau justement, un apport de 2.5 L par jour en dehors de l’alimentation est conseillé pour assurer un bon niveau d’hydratation et éviter de passer son temps sur les toilettes !
⚬ Le risque infectieux : il s’agissait de la problématique principale pendant la grossesse mais ce risque n’existe plus pendant l’allaitement, on peut donc de nouveau accueillir chaleureusement les fruits de mer, les charcuteries, les sushis, …
⚬ Le risque d’allergies : il est souvent évoqué pour les aliments réputés pour entrainer des allergies comme les fraises et les cacahuètes, ou encore le lait de vache. En réalité, en dehors d’une authentique allergie aux protéines de lait de vache chez l’enfant, il n’existe aucun bénéfice démontré à les limiter, au contraire les études semblent mettre en évidence que l’exposition précoce, dans le ventre de maman et via le lait maternel, serait bénéfique pour limiter le risque futur d’allergie alimentaire (Cf. La Diversification).
La consommation d’alcool et de tabac est à éviter, ou tout du moins à encadrer sachant que l’alcool, en plus de passer dans le lait, va également entrainer une diminution de la production de lait.
On peut recommencer à manger de tout, tout en allaitant !
Cependant, pour la santé de tout le monde, on peut continuer de limiter la consommation de certains produits contenant de fort taux de nitrites (les charcuteries en particulier) la présence de métaux lourds (certains poissons comme le thon) ou de phytoœstrogènes (comme le soja). Une alimentation variée et équilibrée suffit amplement à assurer tous les besoins de maman comme de bébé, sans avoir besoin de recourir à des compléments alimentaires, parfois couteux.
Les conseils restent donc les mêmes que chez toutes les femmes : consommer 5 fruits et légumes par jour, des féculents (pomme de terre, légumes secs) à chaque repas selon l’appétit, des œufs 2 à 3 fois par semaine, de la viande 2 fois par semaine, du poisson 2 fois par semaine, des matières grasses pour la cuisson des aliments et on limite au maximum la consommation de sodas et de sucre raffiné (bonbon, gâteaux, …).
Pour beaucoup la grossesse a été un moment privilégié pour la mise en place de nouvelles habitudes alimentaires, l’occasion de manger différemment, plus varié et plus sainement. Il n’y aucune raison de ne pas poursuivre ces nouvelles résolutions, allaitement ou non, afin de les transmettre aux enfants dès leur plus jeune âge.