Composition du lait 

Le lait maternel est un produit vivant, il évolue avec le temps et s’adapte aux besoins du bébé. Il passe par 3 grandes phases : une phase colostrale (les 3 à 5 premiers jours) où il est produit en très petite quantité et très riche en protéines car le bébé a plus besoin du rôle anti-infectieux du lait que de son rôle nutritif (cf. Adaptation du bébé à la naissance), une phase de transition, et une phase de lait mature (au bout de 15 jours en générale).

À partir de ce stade la composition se stabilise, et le lait de femme contient :

⚬ De l’eau, à 87%, c’est pour ça qu’il n’est pas nécessaire de donner de l’eau en plus quand on allaite de manière exclusive.

⚬ Du lactose, et d’autres sucres complexes qui vont intervenir dans le développement cérébral et immunitaire de l'enfant.

⚬ Des lipides, des acides gras poly-insaturés à longues chaines (Oméga 3) qui vont permettre la bonne prise de poids du bébé.

⚬ Des protéines spécifiques qui ne sont pas allergisantes à l’inverse des protéines du lait de vache.

⚬ Des substances actives, en particulier des anticorps et une flore de micro-organismes spécifiques qui va participer à la constitution du microbiote intestinal du bébé. Le lait maternel n'est donc pas un produit stérile et la richesse de cette flore constitue un facteur protecteur contre les maladies auto-immunes et les maladies inflammatoires, elle permet aussi la digestion optimale du lait maternel.

Ce microbiote commence à se former dès la vie intra-utérine, quand le fœtus avale du liquide amniotique, puis lors de l’accouchement, à la naissance avec le peau-à-peau et en grande partie avec l’allaitement maternel, il atteint sa composition définitive vers l’âge de 3 ans. Il influe beaucoup sur la bonne absorption des composés nutritifs du lait maternel.

      Le lait maternel contient de nombreuses substances essentielles au développement du bébé

⚬ Des minéraux et des vitamines, facilement absorbés grâce au microbiote du lait. Il n’y a ainsi pas de risque d’insuffisance en vitamines A et E mais le taux de vitamine D est assez faible dans le lait maternel et dépend beaucoup du taux chez la mère, or il y a beaucoup de carences non dépistées dans nos sociétés. Il est recommandé de supplémenter tous les enfants, allaités ou non, par 400 à 800 UI/j de vitamine D jusqu’à l’âge de 18 mois, puis de continuer deux fois par an, à l’entrée et à la sortie de l’hiver.

⚬ Des hormones, qui interviennent dans les processus de faim et de satiété de l’enfant, et dans la régulation du sommeil (le lait est plus riche en cortisol le matin, qui va favoriser l’éveil, tandis que le soir il sera plus riche en mélatonine qui va venir favoriser l’endormissement), ainsi que de nombreux facteurs de croissance qui vont avoir un effet sur le métabolisme du bébé, sa croissance, la réparation tissulaire en particulier celle de sa muqueuse intestinale.

Le lait maternel est l’aliment le plus facile à digérer et le plus adapté à l’enfant, et ce sans limite dans le temps. Il est recommandé jusqu’à l’âge de 2 ans mais sa qualité ne diminue pas pour autant. 

Les substituts du lait maternel sont des alternatives fiables et pratiques, leur composition est très encadrée pour coller le plus possible à celle du lait maternel, qui est la référence pour la bonne croissance de l’enfant, mais certains composants ne peuvent pas être reproduits, comme les anticorps ou le microbiote. Ils sont adaptés aux besoins de l’enfant mais ne peuvent pas égaler le lait qu’une mère produit spécialement pour son bébé.