Reprise du travail

De tous temps les femmes ont allaité tout en travaillant, et en général celles qui n’allaitaient pas et avaient recours aux services des nourrices étaient les femmes de l’aristocratie, qui ne travaillaient pas. Ensuite la société a évolué vers le modèle de la « femme au foyer » ou les femmes mariées restaient à la maison et la question de la conciliation du travail et de l’allaitement (et de la maternité en général) est longtemps restée occultée.

En France il existe un cadre légal entourant l’allaitement sur le lieu de travail dont les premières dispositions datent de la 1ère guerre mondiale où l’accès des femmes au monde du travail a alors connu un véritable sursaut. 


La problématique a alors refait surface. Les lois ont été révisées plusieurs fois depuis et concrètement la femme a le droit à :

1 heure par jour dédiée à l’allaitement, pendant 1 an à compter du jour de la naissance.
⚬ Cette heure compte comme une heure travaillée.
⚬ Elle sert à tirer son lait ou à allaiter l’enfant sur place.
⚬ L’employeur doit prévoir un local spécifique dédié pour que la femme allaite ou tire son lait au sein de l’entreprise si celle-ci compte plus de 100 salariés.

S’il semble compliqué de poursuivre l’allaitement en reprenant le travail ce n’est pas impossible, il existe des aménagements simples et de nombreux bénéfices liés à la poursuite de son projet.

Poursuivre son projet d'allaitement tout en travaillent est source de beaucoup d'avantages

Ces bénéfices concernent aussi bien la femme que l’enfant, mais aussi l’employeur :

⚬ Réussir à concilier vie professionnelle et maternité est source d’une grande fierté pour les mamans et d’une plus grande confiance en elles. 

 ⚬ La transition est plus douce et génère moins de stress pour toute la famille, maman sait qu’elle continue à apporter chaque jour à bébé ce dont il a besoin, et au travail elle est plus efficace.

⚬ L’enfant bénéficie des bienfaits du lait maternel plus longtemps, il a moins d’épisode de maladie, ce qui génère moins de fatigue et moins d’absence au travail.

 Il n’y a pas d’effet négatif à poursuivre l’allaitement tout en travaillant, l’allaitement ne génère pas plus de fatigue.

On sait que le temps de sommeil de la mère n’est pas diminué si elle allaite (Cf. Le sommeil). Ce qui fatigue c’est d’avoir été enceinte, d’avoir accouché, de s’occuper d’un nouveau-né au quotidien et de devoir trouver un nouveau rythme en reprenant le travail avec le stress de retrouver son poste et ses marques, le tout en l’espace de quelques mois.

Il est possible de se préparer en constituant des stocks de lait

En pratique il y a plusieurs manières de préparer sa reprise, en fonction de l’âge de l’enfant :

  •   Avant 4-6 mois : on peut commencer à se préparer environ 15 jours avant la date de retour au travail pour que bébé s’habitue au biberon. Maman pourra utiliser cette période pour apprivoiser le tire-lait et faire des stocks de lait : en pratique on prévoit 300mL de lait par période de 8h d’absence. On préconise au minimum 1 tirage sur le lieu de travail pour 6h d’absence. Et durant les périodes de retrouvailles les tétées au sein sont illimitées ; 
  •   Après 4-6 mois : le bébé est diversifié, le recours aux biberons n’est pas une nécessité, il peut consommer des aliments solides pendant les temps où il est séparé de maman et continuera les tétées au sein sur les périodes de retrouvailles. 

Il est important, si l’enfant est gardé, de prévenir les professionnels qui vont l’accueillir qu'il est allaité : en pratique cela peut vouloir dire qu’il va manger des plus petites quantités à chaque fois, plus souvent sur la journée. 

De même le lait maternel, avant d’être réchauffé, peut avoir des caractéristiques surprenantes en termes d’odeur, d’aspect ou de couleur et il faut que les personnes qui interviennent auprès de l’enfant en soient informées pour respecter son rythme et ne pas lui donner du lait artificiel de manière injustifiée, ce qui pourrait compromettre la poursuite de l’allaitement. Il s’agit donc d’un véritable travail d’équipe !

En plus, il ne faut pas que bébé vienne juste de manger quand on le récupère, au risque de compromettre la tétée de retrouvaille, qui est assez importante, pour le maintien de la lactation, le renforcement du lien et l’apaisement général de maman comme de bébé. 

Il y a plusieurs manières de faire, fonction de l’âge , de l'alimentation, des horaires de travail

Le bébé peut parfois faire des « grèves » et bouder ses biberons sur la journée, il n’y a pas lieu de s’alarmer, bien sûr il faut que cela reste exceptionnel mais en général il se rattrapera vite quand il retrouvera sa mère (ce qui peut parfois entrainer une nuit un peu agitée). Un bébé peut tout à fait passer plusieurs heures sans manger, en général quand il le fait la nuit ça n’inquiète pas autant. 

Le moment de la reprise du travail est une étape importante pour l’enfant et pour sa famille. Bébé va découvrir beaucoup des nouvelles choses et la poursuite de l’allaitement constitue une transition plus douce qui permettra de négocier cette période plus paisiblement.