La capacité à produire du lait est un processus qui commence bien avant la grossesse et l’allaitement. Le développement de la glande mammaire débute dès la période fœtale (Cf. Organisation du sein) puis se poursuit pendant la puberté et ensuite à chaque cycle. Elle achève vraiment sa formation au moment de la grossesse et devient capable de produire du lait très tôt (vers la 15ème semaine d’aménorrhée). Cependant la production du lait est naturellement bloquée par la présence du placenta à ce moment-là car elle n’est pas une priorité, et les efforts énergétiques doivent se concentrer ailleurs. On peut ainsi réussir à extraire de petites quantités de colostrum avant la naissance mais il n’y aura pas de montée de lait.
Une fois la naissance et la délivrance (l'expulsion du placenta) arrivées, la barrière est levée, le lait est produit en continu, pendant et en dehors des tétées selon un principe simple d’offre et de demande :
⚬ Le sein est plein : le lait est stocké dans les alvéoles qui vont gonfler et envoyer un signal pour stopper la production. On peut ressentir des signaux physiques comme une tension dans la poitrine ou des douleurs.
⚬ Le sein est vide : les alvéoles se relâchent, il faut fabriquer du lait et la production reprend.
Le principal déterminant de la quantité de lait produite c’est donc l’enfant lui-même, ou plutôt son appétit. À chaque tétée, en fonction de sa faim, le bébé ne va pas consommer tout le lait disponible, il s’arrête quand il est rassasié et le lait qui n’est pas bu va être stocké. Tant qu’il reste de la place dans les alvéoles la fabrication du lait se poursuit mais si elles sont pleines alors le corps dit « stop » et le lait n'est plus produit.
Le risque alors c’est que la machine s’arrête complètement, de manière automatique (dans la nature tout est optimisé pour éviter le gaspillage) le corps enregistre l’information : « ça fait plusieurs fois que les alvéoles sont pleines, on produit trop de lait pour le bébé, il n’a pas besoin d’autant » et va s’adapter : « on va donc produire moins de lait ». Si le bébé va régulièrement au sein et qu’il prend correctement du poids c’est une bonne chose car la production lui correspond, mais si jamais c’est parce qu'il ne tète pas assez ou parce qu’il ne tète pas bien et ne vide pas bien le sein (Cf. Est-ce que bébé tète bien ?) alors la production va se régler bien en dessous de ses besoins et il n’y aura plus suffisamment de lait disponible pour assurer sa croissance.

Lorsque le sein est plein, la production de lait s’arrête et reprend lorsqu’il se vide
Heureusement cette machine peut fonctionner dans les 2 sens !
Nos conseils pour optimiser la production du lait :
⚬ Proposer le sein le plus souvent possible, dès que le bébé présente des signes d’éveils,
⚬ Proposer les deux seins à chaque fois les premières semaines,
⚬ Ne pas laisser passer plus de 6h sans tétée ou extraction du lait, en particulier la nuit, sinon la production va commencer à chuter.
En plus de tout ça il existe une régulation hormonale avec l’action de 2 hormones : la prolactine va agir sur la synthèse des composants du lait, et l’ocytocine va permettre l’éjection du lait pendant la tétée. C’est une hormone qui est favorisée par la détente et qui va aussi entrainer une sensation de bien-être via son action sur la baisse de la tension et sur la baisse du stress.
Cette régulation hormonale ne joue que très peu sur le volume du lait, ce sont donc l’appétit du bébé et la qualité du transfert du lait qui vont entretenir la lactation et ajuster ce volume produit aux besoins du bébé. Ce calibrage se fait en grande partie au tout début de l’allaitement, durant les 2 premières semaines, ensuite la production et la composition du lait vont rester stables.